Nous avons tous déjà été témoins d’une synchronicité. C’est cet instant perçu comme une coïncidence pour certains, ou comme un signe pour d’autres. Ces moments captent notre attention et résonnent en nous à des instants précis. Que ce soit en pensant intensément à quelqu’un juste avant de recevoir son appel téléphonique, en voyant une heure miroir, en se remémorant une vieille chanson pour ensuite l’entendre à la radio peu de temps après, ou encore parler d’une personne et la voir arriver : « Quand on parle du loup ! ». Ce phénomène intrigue et fascine, défiant la logique. On parle de théorie de la synchronicité lorsque ces coïncidences, significatives pour la personne qui les vit, échappent à toute explication rationnelle. Pour beaucoup, elles révèlent un ordre caché dans l’univers.

Voie lactée illustrant la synchronicité avec l'univers

Qu’est ce qu’une synchronicité ?

La théorie de la synchronicité peut se caractériser par trois éléments clés. L’imprévisibilité de l’événement, qui peut survenir à tout moment. L’absence de lien causal entre la situation vécue et l’état émotionnel ou psychologique dans lequel on se trouve. L’importance et la signification que l’on attribue à cet événement. La synchronicité va au-delà de la simple coïncidence entre deux ou plusieurs événements. Il s’agit avant tout de l’interprétation et du sens que l’on donne à ces événements, ou à leur succession, en fonction de notre état psychologique à ce moment. Donner du sens aux synchronicités pourrait servir à découvrir des réponses enfouies en vous, qu’il s’agisse d’avertissements ou de solutions.

Aux origines

Sans être nommé pour autant, l’idée de synchronicité remonte à des temps anciens. Les Grecs, avec la mythologie, et les Chinois, avec le Yi Jing, ont tous deux exploré les coïncidences significatives. Dans ces cultures, on ne laissait pas vraiment de place au hasard, chaque événement possédait une cause et une signification cachée. La synchronicité se manifestait alors comme une connexion invisible entre les faits et les êtres. Comme une coïncidence entre notre réalité intérieure et la réalité extérieure. Ces croyances se sont transmises au fil du temps, influençant diverses philosophies et spiritualités.

Une interprétation moderne

Au XVIIIe siècle, le philosophe Leibniz a esquissé des concepts proches de la synchronicité, notamment en proposant la théorie des monades. Il envisageait un univers où chaque élément, en apparence indépendant, entretenait en réalité des liens secrets avec les autres. Cette idée a évolué jusqu’à ce que Carl Gustav Jung, au XXe siècle, lui donne un nom et une définition plus précise. Jung a introduit la notion de synchronicité dans un cadre plus large, reliant la psychologie, la spiritualité et la science. Il voyait dans ces coïncidences des manifestations de l’inconscient collectif et ainsi, une dimension psychique partagée par l’humanité entière. La synchronicité se situerait au carrefour de l’intime et du cosmique, reliant l’individu à l’univers.

La synchronicité par Carl Gustav Jung

Carl Gustav Jung a joué un rôle central dans la conceptualisation de la théorie de la synchronicité. Psychiatre et psychanalyste suisse, il a introduit ce terme pour décrire des événements qui se produisent simultanément, tout en ne partageant pas de lien de causalité direct. Pour Jung, ces coïncidences significatives relèveraient de l’inconscient collectif. Dans sa théorie, ce concept était une idée centrale. L’inconscient collectif désigne une couche de l’inconscient qui serait partagée par tous les êtres humains et ce, indépendamment de leur culture, de leur éducation ou de leur expérience personnelle. Ce concept propose une nouvelle vision du monde. Il questionne notre compréhension du hasard et des connexions invisibles.

Serions-nous tous liés ?

Jung a développé ce concept en observant des patients et en étudiant des cas où des coïncidences étonnantes semblaient porter un sens profond. Ces expériences l’ont conduit à explorer plus en profondeur la nature de ces événements. Il a émis l’hypothèse que la synchronicité reflétait une harmonie sous-jacente dans l’univers, où l’esprit humain et le cosmos interagissaient constamment. Ces instants seraient comme des ponts entre notre esprit et le monde extérieur, une manifestation d’une réalité plus vaste que celle que la science traditionnelle ne pouvait alors expliquer. Jung considère que ces phénomènes n’étaient pas dû au hasard : ils s’expliquent par une manifestation d’une réalité où la conscience et la matière s’influencent mutuellement. Sa réflexion sur la synchronicité a marqué un tournant dans la psychologie et a ouvert la voie à une nouvelle compréhension des rapports entre l’esprit humain et le monde.

Jeune femme cachant un soleil couchant avec ses mains pour illustrer la synchronicité

La synchronicité reste une théorie contestée

Telle qu’introduite par Carl Gustav Jung, la notion de synchronicité a suscité de nombreuses critiques, en particulier concernant son manque de rigueur scientifique. Bien que Jung ait cherché à lier des événements apparemment déconnectés pour révéler un ordre caché dans l’univers, la synchronicité demeure encore aujourd’hui une idée difficile à prouver scientifiquement. De nombreux sceptiques la considèrent comme une pseudo-science, car elle repose davantage sur des interprétations subjectives que sur des preuves empiriques. Les critiques soulignent que les coïncidences significatives, sur lesquelles Jung s’appuie, peuvent être expliquées par des biais cognitifs, tels que la sélection des faits qui confirment nos croyances. Cela rend difficile l’acceptation de la théorie de la synchronicité parmi les psychologues contemporains. En effet, ils privilégient des approches basées sur des preuves concrètes.

Carl Gustav Jung : le père de la synchronicité

Carl Gustav Jung a profondément marqué la psychologie du XXe siècle. Fils d’un pasteur protestant, il est confronté dès son enfance à des questions spirituelles qui ont façonné sa pensée. Après des études de médecine, il s’est orienté vers la psychiatrie. Sa rencontre avec Sigmund Freud, en 1907, a été déterminante. Les deux hommes ont collaboré étroitement, mais leurs divergences théoriques ont rapidement émergé. Jung refusait de réduire la psyché humaine à une simple question de sexualité, comme le faisait Freud. Il croyait en une dimension spirituelle de l’esprit, ce qui l’a conduit à élaborer ses propres concepts. Il a introduit le concept d’inconscient collectif, des archétypes, et bien sûr, de synchronicité. Il a consacré sa vie à l’exploration de la psyché humaine, en intégrant des éléments de religion, de mythologie et d’alchimie. Ses travaux continuent encore aujourd’hui d’influencer la psychologie, la philosophie et la spiritualité.

La synchronicité : un instant pour soi

Quelque peu éloigné de sa partie théorique, la synchronicité se trouve également au croisement de diverses croyances spirituelles. Les anges, par exemple, sont souvent invoqués lorsqu’il s’agit d’interpréter des coïncidences significatives. Les heures miroir sont un bon exemple de synchronicité. D’ailleurs, certains anges de la Kabbale sont associés à certaines heures miroir. Certains voient dans cette synchronicité un signe de la présence ou du soutien d’un ange gardien. Ces moments seraient alors des rappels subtils de leur protection ou de leurs conseils.

Exemples de synchronicité

Nombre de situations peuvent être associées à une synchronicité. Cela peut être le fait de tomber sur une musique à la radio, ou sur un film à la télé qui illustre impeccablement votre vie à l’instant T. Ça peut être les synchronicités d’heures ou de chiffres, vous voyez le même numéro partout et vous vous demandez ce que cela peut bien vouloir dire. Vous êtes en train de parler de quelqu’un et pile à ce moment-là, cette personne vous appelle ou vous envoie un message. Les exemples de synchronicité sont nombreux mais il s’agit avant tout d’une coïncidence qui va particulièrement raisonner en vous a cet instant, quelle qu’elle soit.

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